Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIII

Vous vous plaignez de mon silence, vous vous inquiétez & me demandez quelles nouvelles tristesses me font tomber la plume des doigts.

Frères, ce sont nos ridicules imaginations d’enfant qui se dissipent une à une. Cet adieu des espoirs du jeune âge a, dans sa rudesse salutaire, de profondes amertumes. Je me sens devenir homme, je pleure mes faiblesses qui s’en vont, tout en tirant un grand orgueil des forces qui me viennent.

Que la jeunesse serait sotte, si elle n’avait sa belle naïveté ! La bêtise sur les lèvres de l’enfant est une adorable ignorance dont les hommes sont doucement réjouis. Voici un mois à peine, j’étais encore