Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/110

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un sot, je vous parlais naïvement de la rédemption des filles. Certes, à m’entendre, un vieillard eût à la fois souri de son meilleur sourire & secoué ironiquement la tête : il aurait donné le sourire à la jeune âme qui avait foi en toute perfection, & adressé le sourire à l’absurde petit garçon qui tentait hardiment le miracle que Jésus seul a pu faire.

Assez de mensonges ! La vérité brutale a d’étranges douceurs pour ceux que tourmente le problème de la vie ; ils sont las de ces espérances que les mères lèguent aux enfants, & qui, lentes à se dissiper, les abandonnent une à une, allongeant leur martyre. Moi, je préfère, dussé-je souffrir tous mes déchirements en un jour, voir clair en ce monde de débauches où je suis descendu.

Sans doute, il s’est rencontré de grandes repenties. Des femmes, aux vastes amours, ont parfois donné à un seul être ce cœur qu’elles partageaient entre tous, & alors elles ont été pardonnées. Mais ce sont là