Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/117

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resté un instant, penché sur la rampe, suivant des yeux ce garçon qui s’en allait d’un pas calme, tandis que mon cœur sautait violemment dans ma poitrine.

Le soir, je suis descendu au numéro 17. La chambre est meublée avec le luxe faux & écœurant des hôtels garnis de Paris. Vous ne pouvez vous imaginer, frères, quel air misérable & honteux ont ces draperies rouges, éraillées & grises de poussière, ces meubles noirs & graisseux, ces faïences fêlées, ces objets sans nom, loques & débris qui s’étalent le long de murs humides. Ma mansarde est plus nue, mais elle n’est pas plus laide. Deux fenêtres, hautes & larges, garnies de minces rideaux de mousseline, versent une lumière crue sur tout ce délabrement. Il y a là un lit enveloppé de rideaux déteints, une armoire à glace ternie & éclatée au flanc, un canapé & des fauteuils déplorables, jaunis par l’usage ; puis une toilette, un bureau, une table, des chaises, meubles dépareil-