Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/116

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tais l’escalier, lorsque j’ai rencontré un jeune homme & une jeune femme qui descendaient. Le jeune homme, sans hésitation & tout naturellement, m’a tendu la main.

— Comment vas-tu, Claude ? m’a-t-il demandé.

Il paraissait m’avoir quitté la veille. Il avait à peine interrogé mon visage, & moi, j’interrogeais le sien dans la demi-obscurité du palier, sans pouvoir me rappeler ses traits. Sa main était froide. Je ne sais à quelle sensation étrange j’ai reconnu cette chair calme & indifférente.

— Est-ce toi, Jacques ? me suis-je écrié. Bon Dieu ! tu as encore grandi !

— Oui, oui, c’est moi, m’a-t-il répondu avec un sourire. Je loge là, au fond du couloir, au numéro 17. Viens me voir ce soir, entre sept & huit heures.

Et il est descendu sans tourner la tête, précédé de la jeune femme qui me regardait avec de grands yeux d’enfant. Je suis