Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/165

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Elle a une souplesse de serpent, une voix mielleuse & chevrotante qui forcent les portes les mieux fermées. D’ailleurs, elle paraissait chez elle ; elle s’étalait avec dévotion, ramenant ses mains sèches sur ses jupes, & renversait la tête à demi, ouvrant & fermant ses yeux gris perdus dans les rides de son visage. Elle paraissait savourer à l’avance les friandises posées à son côté, sur un guéridon.

Marie, qui s’était dressée à notre arrivée, s’est assise de nouveau dans un angle du canapé ; les rougeurs de ses joues luisaient plus vives, & elle riait, montrant ses dents blanches. Jacques, debout devant la cheminée, l’écoutait avec complaisance, grave toujours, mais affectueux, presque souriant.

On nous avait avancé des chaises. La chambre était vivement éclairée par deux candélabres de cinq bougies chacun, posés sur le guéridon. Ce guéridon, encombré de bouteilles & d’assiettes, avait été poussé