Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/179

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elle aussi, s’est levée & m’a entraîné, à pas pressés, comme un enfant.

Nous avons pris la rue d’Enfer & la route d’Orléans. Toutes les fenêtres étaient ouvertes, montrant les meubles. Il y avait sur les portes des hommes en blouses blanches qui causaient en fumant. On entendait sortir des boutiques des éclats de rire. Ce qui m’entourait, rues, maisons, arbres, ciel, me paraissait avoir été nettoyé avec soin. Les horizons étaient propres, tout neufs, blancs de netteté & de lumière.

Aux fortifications, nous avons rencontré les premières herbes, herbes courtes encore, en larges tapis. Nous sommes descendus dans le fossé, allant le long des hautes murailles grises, les suivant dans leurs angles. D’un côté le mur pâle, de l’autre le talus verdoyant ; on avance comme dans une rue déserte & silencieuse, qui n’aurait pas de maisons. Il y a des coins où les rayons s’amassent, faisant