Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/215

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Je n’entendais pas distinctement, n’accordant d’ordinaire aucune attention aux bavardages de cette vieille. Et je ne sais pourquoi, j’ai éprouvé un vague malaise. Une chaleur inconnue a empli mon être d’un frisson douloureux.

— Écoutez, mes enfants, a ajouté Pâquerette en prenant ses aises, je suis une bonne femme, il me déplaît qu’on se moque de vous. Vous êtes gentils tous deux, doux comme des agneaux, bons comme du pain. J’ai rêvé de vous marier ensemble ; je sais que jamais je n’aurai fait embrasser deux meilleures petites créatures. Allons, monsieur, prenez madame dans vos bras. Je rencontre tous les jours Laurence & Jacques qui se caressent dans l’escalier.

Je regardais Marie. Elle était calme, son pouls ne battait pas plus vite. Elle paraissait rêver les yeux fixés sur moi, & je ne savais si elle me voyait dans son rêve. Les baisers que Jacques pouvait