Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/216

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donner à Laurence ne la troublaient pas dans la tranquille amitié qu’elle avait pour lui.

Moi, je sentais la chaleur insupportable monter dans ma poitrine & m’étouffer. J’ignorais quel était cet engourdissement soudain qui me causait une douleur sourde, profonde, allant jusqu’à l’âme. Je ne songeais ni à Laurence ni à Jacques ; j’écoutais Pâquerette, & l’étouffement augmentait, me serrait à la gorge.

Pâquerette frottait lentement ses mains sèches ; ses yeux gris, perdus sous ses paupières molles, brillaient étrangement dans son visage jaune. Elle a repris d’une voix plus cassée :

— Vous êtes là à vous regarder comme de grands innocents. N’avez-vous pas compris, Claude ? Jacques vous prend Laurence, prenez Marie. Eh ! tenez, la petite sourit : elle ne demande pas mieux, allez. De cette façon, personne ne sera veuf, les uns n’auront pas à faire des reproches