Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/217

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aux autres. Voilà comme tout doit s’arranger en cette vie.

Marie a levé la main avec impatience, lui faisant signe de se taire. Cette voix aigre donnait un frisson à sa chair émaciée. Puis, son visage a pris une paix mélancolique, un air d’extase recueillie ; elle m’a regardé, rêveuse, & m’a dit d’une voix pénétrante, d’une voix que je ne lui connaissais pas :

— Voulez-vous, Claude ? je vous aimerai bien.

Et elle s’est levée.

Un accès de toux a rejeté sur le lit son corps secoué horriblement, tout pantelant de douleur. Les bras ouverts & tordus, la tête renversée, elle suffoquait. Sa poitrine à demi découverte, cette pauvre poitrine que la souffrance avait faite si enfantine, si chaste, se soulevait affreusement comme pleine d’un vent furieux. Puis, la terrible toux s’est apaisée, l’enfant s’est allongée, pâle, les joues violettes, comme