Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/220

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misérable ouvrait de nouveau les lèvres :

— Taisez-vous ! lui ai-je crié d’une voix éclatante & indignée.

La vieille a reculé son fauteuil avec effroi. Elle m’a regardé, peureuse, indécise ; puis, voyant que je ne riais point, elle a fait un geste d’homme ivre, & a balbutié d’un ton traînant :

— Alors, s’il est défendu de plaisanter, il faut le dire. Moi, j’ai toujours le mot pour rire : tant pis pour ceux qui pleurent. Vous ne voulez pas de Marie, n’en parlons plus.

Et elle a poussé le fauteuil devant la table, où elle s’est versé un grand verre de vin qu’elle a bu à petits coups.

Je me suis penché sur Marie, qui râlait doucement, endormie par la souffrance. Je l’ai baisée au front, en frère.

Comme je sortais, Pâquerette s’est tournée vers moi.

— Monsieur Claude, m’a-t-elle crié,