Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/312

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dée avec curiosité. La vieille impure s’étonnait, croquant des pastilles qu’elle venait de trouver & qu’elle achevait, Marie n’étant plus là pour finir la boîte.

— Eh ! ma fille, a-t-elle dit à Laurence, toi aussi, tu fais la folle. Bon Dieu ! comme les amoureux sont devenus bêtes ! Dans mon temps on se quittait gaiement. Songe donc que tu as tout profit à te séparer de Claude. Il consent. Prends vite la porte, & remercie-le.

Laurence n’entendait pas, Laurence frappait le plancher de ses pieds & de ses poings, en proie à une sorte de crise nerveuse. Demi-nue, elle se tordait, pantelante, pleine de frissons qui la secouaient tout entière. Elle mordait ses cheveux qui retombaient sur son visage ; elle avait des cris étouffés, des paroles confuses qui se perdaient dans ses sanglots.

Je la voyais de haut en bas, écrasée & frémissante ; je ne me sentais ni pitié ni colère.