Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/315

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vreuse pleine de visions monstrueuses & incompréhensibles. Je ne voulais pas l’écouter, je me sentais encore dans le rêve, j’avais peur de céder à la folie des ténèbres, je tendais de toutes mes forces à la lumière.

J’ai fait un mouvement d’impatience, refusant du geste, serrant les lèvres. Laurence, lasse, a écarté ses cheveux ; elle m’a regardé en face, muette, profonde ; elle n’avait plus de supplications, les paroles lui manquaient. Elle me priait par son attitude, par son regard, par son visage bouleversé.

J’ai détourné la tête.

Laurence s’est alors levée péniblement & a gagné la porte sans me quitter des yeux. Elle est restée un instant toute droite sur le seuil. Elle m’a semblé grandie, & voilà que j’ai manqué faiblir, m’élancer dans ses bras, en voyant qu’elle portait, à cette heure dernière, les lambeaux de la robe de soie bleue. J’aimais cette robe, j’aurais