Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/78

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ouvertes pour lui crier : — Je veux que tu laisses là ce corsage de soie qui s’ouvre au premier désir qui l’effleure. Je veux que tu aimes, que tu sentes dans le baiser d’un amant la caresse d’un frère. Je veux que notre union ne soit pas un marché, que tu ne me vendes pas ton corps pour acheter l’abri de mon toit. Comprends-moi, par pitié, ne m’insulte pas !

Frères, j’ai gardé le silence. Si je l’avais aimée, j’aurais sans doute parlé, peut-être m’aurait-elle compris.

XI

J’ai cru manquer d’habileté & de prudence. Je me suis hâté, j’ai passé outre, sans demander à Laurence si elle me comprenait. Moi, qui ignore la vie, comment puis-je en enseigner la science ? Que sau-