Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/91

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louse pour celles qui pouvaient encore vieillir.

Laurence écoutait, répondant par des questions, demandant si telle boucle lui seyait, quêtant de nouveaux éloges. Puis, lorsque les cheveux, longtemps travaillés, se sont trouvés épaissis à souhait, il s’est agi de peindre la face. Alors Pâquerette a voulu mettre la main au chef-d’œuvre. Elle a pris du rouge & du bleu sur de petits tampons de ouate & les a légèrement promenés le long des joues, autour des yeux de la jeune femme. Elle a agrandi les paupières, purifié le front, donné la santé aux lèvres. Et, comme nous, pauvres rêveurs qui plâtrons la réalité de couleurs discordantes & qui crions ensuite à la création, elle s’est émerveillée de son ouvrage, sans voir que, par instants, sa main tremblante brouillait les traits, exagérait la pourpre de la bouche & la grandeur des paupières. Sous ses doigts, ce visage a changé horriblement pour moi. Il a pris,