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LES ROUGON-MACQUART.

qu’Albine cherchait toujours quelque chose, le long des bords, dans les îles, jusque parmi les plantes dormant au fil du courant. Il dut l’aller enlever du milieu d’une nappe de nénuphars, dont les larges feuilles mettaient à ses jambes des collerettes de marquise. Il ne lui dit rien, il la menaça du doigt, et ils rentrèrent enfin, tout animés du plaisir de la journée, bras dessus, bras dessous, en jeune ménage qui revient d’une escapade. Ils se regardaient, se trouvaient plus beaux et plus forts ; ils riaient pour sûr d’une autre façon que le matin.