Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/155

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drez ! dit-il, dans un élan d’abandon absolu.

L’odeur pure de la chambre le grisait. Les rideaux de l’alcôve étaient tirés, et la seule pensée du lit vierge, dans l’ombre adoucie de la soie rose, l’emplissait d’une extase religieuse. Alors, de ses mains devenues brutales, elle écarta les rideaux, montra l’alcôve, où le crépuscule laissait tomber une lueur louche. Le lit était en désordre, les draps pendaient, un oreiller tombé par terre paraissait crevé d’un coup de dent. Et, au milieu des dentelles froissées, gisait le corps d’un homme, les pieds nus, vautré en travers.

— Voilà, expliqua-t-elle d’une voix qui s’étranglait, cet homme était mon amant… Je l’ai poussé, il est tombé, je ne sais plus. Enfin, il est mort… Et il faut que vous l’emportiez. Vous comprenez bien ?… C’est tout, oui, c’est tout. Voilà !