Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/175

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Sa voix n’avait pas une émotion. Elle souriait maintenant, en fille heureuse d’aller au bal. La robe était une robe de soie blanche, toute garnie de fleurs d’églantier, des fleurs blanches au cœur teinté d’une pointe de rouge. Et, quand elle se tint debout au milieu de la pièce, elle fut comme un grand bouquet, d’une blancheur virginale. Ses bras nus, son cou nu continuaient la blancheur de la soie.

— Oh ! que vous êtes belle ! que vous êtes belle ! répétait complaisamment la vieille Françoise. Et votre guirlande, attendez !

Elle parut chercher, porta la main aux rideaux, comme pour regarder sur le lit. Julien faillit laisser échapper un cri d’angoisse. Mais Thérèse, sans se presser, toujours souriante devant la glace, reprit :

— Elle est là, sur la commode, ma guirlande. Donne-la moi… Oh ! ne touche pas à mon lit. J’ai mis des affaires dessus. Tu dérangerais tout.

Françoise l’aida à poser la longue branche d’églantier, qui la couronnait, et dont un bout flexible lui tombait sur la nuque. Puis, Thérèse resta là, un instant encore, complaisamment. Elle était prête, elle se gantait.

— Ah bien ! s’écria Françoise, il n’y a pas de bonnes-vierges si blanches que vous, à l’église !