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Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/176

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Ce compliment fit de nouveau sourire la jeune fille. Elle se contempla une dernière fois et se dirigea vers la porte, en disant :

— Allons, descendons… Tu peux souffler les bougies.

Dans l’obscurité brusque qui régna, Julien entendit la porte se refermer et la robe de Thérèse s’en aller, avec le frôlement de la soie le long du corridor. Il s’assit par terre, au fond de la ruelle, n’osant encore sortir de l’alcôve. La nuit profonde lui mettait un voile devant les yeux ; mais il gardait, près de lui, la sensation de ce pied nu, dont toute la pièce semblait glacée. Il était là depuis un laps de temps qui lui échappait, dans un embarras de pensées lourd comme une somnolence, lorsque la porte fut rouverte. Au petit bruit de la soie, il reconnut Thérèse. Elle ne s’avança pas, elle posa seulement quelque chose sur la commode, en murmurant :

— Tenez, vous ne devez pas avoir dîné… Il faut manger, entendez-vous !

Le petit bruit recommença, la robe s’en alla une seconde fois, le long du corridor. Julien, secoué, se leva. Il étouffait dans l’alcôve, il ne pouvait plus rester contre ce lit, à côté de Colombel. La pendule sonna huit heures, il avait quatre heures à