Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/199

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flamboient, on entend des rires monter dans la nuit claire.

Il y aurait une curieuse étude à écrire, celle du goût de la campagne chez les Parisiens. L’engouement n’a pas toujours été le même. Non seulement les moyens de transport manquaient, ce qui restreignait naturellement le nombre des promeneurs ; mais encore l’amour des longues courses n’était pas venu. Il y a cent ans, à peine connaissait-on quelques points de la banlieue. Beaucoup de trous charmants, d’adorables villages perdus sous les feuilles, dormaient dans leur virginité.

Au dix-septième siècle et au dix-huitième, la campagne plaisait médiocrement. On la tolérait arrangée, pomponnée, mise comme un décor savant autour de châteaux princiers. La petite propriété n’existait pas, quelques bourgeois enrichis osaient seuls se faire construire des maisons champêtres. On aurait vainement cherché les champs morcelés de notre époque, les lopins de terre distribués entre mille mains, les centaines de petites maisons, chacune avec son jardin enclos de murs. Il a fallu la Révolution pour créer, autour de Paris, ce nombre incalculable de villas bourgeoises, bâties sur les lots des grands parcs d’autrefois.

Nos pères n’aimaient donc pas la campagne, ou