Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/205

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Plus tard, Daubigny explora le fleuve tout entier, depuis Meudon jusqu’à Mantes ; et que de trouvailles, le long du chemin : Chatou, Bougival, Maisons-Laffitte, Conflans, Andrésy ! Les Parisiens ignoraient même alors les noms de ces villages. Quinze ans plus tard, une telle cohue s’y pressait, que les peintres devaient fuir. C’est ainsi que Daubigny, chassé de la Seine, remonta l’Oise et s’établit à Auvers, entre Pontoise et l’Île-Adam. Corot s’était contenté de Ville-d’Avray, où il avait des étangs et de grands arbres.

Ainsi, la banlieue parisienne se révélait davantage à chaque Salon de peinture. Il y avait là non seulement une évolution artistique, mais encore une protestation contre les gens qui allaient chercher très loin de beaux horizons, lorsqu’ils en avaient de ravissants sous la main. Et quel étonnement dans le public ! Comment ! aux portes de Paris, on trouvait de si aimables paysages ! Personne ne les avait vus jusque-là, on se lança de plus en plus dans ce nouveau monde, et à chaque pas ce furent des surprises heureuses. La grande banlieue était conquise.