Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/204

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poussé, le long des routes. C’est le faubourg, avec son travail et sa misère.

À ce propos, il est à remarquer que la vogue change à peu près tous les cinquante ans, pour les lieux de réjouissances champêtres. Que de chansons on a rimées sur Romainville, aujourd’hui si désert et si muet ! Robinson, un groupe de guinguettes, a remplacé Romainville, dans les commencements du second Empire. Et, à cette heure, Robinson lui-même pâlit, la mode va sauter ailleurs. Je citerai aussi Asnières et Bougival, dont il n’est jamais question dans Paul de Kock, et qui sont si encombrés de nos jours.

Après Paul de Kock, toute une bande de peintres est venue, et ce sont réellement eux qui ont découvert la banlieue parisienne. Cette découverte se rattache à l’histoire de notre école naturaliste de paysage. Lorsque Français, Corot, Daubigny abandonnèrent la formule classique, pour peindre sur nature, ils partirent bravement, le sac au dos et le bâton à la main, en quête de nouveaux horizons. Et ils n’eurent pas à aller loin, ils tombèrent tout de suite sur des pays délicieux.

Ce fut Français et quelques-uns de ses amis qui découvrirent Meudon. Personne encore ne s’était douté du charme des rives de la Seine.