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Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/208

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du bureau, qui revenait si vite. Nous partions donc par le premier train du dimanche, pour être de grand matin hors des fortifications.


II


C’était une affaire. Paul emportait tout un attirail de peintre. Moi, j’avais simplement un livre dans la poche. Le train côtoyait la Bièvre, cette rivière puante, qui roule les eaux rousses des tanneries voisines. On traversait la plaine désolée de Montrouge, où se dressent les carcasses des grands treuils, nus sur l’horizon. Puis, Bicêtre apparaissait au flanc d’un coteau, en face, derrière des peupliers. La tête à la portière, nous respirions largement les premières odeurs d’herbe. C’était pour nous l’oubli de tout, l’oubli de Paris, l’entrée dans le paradis rêvé pendant les six jours de la semaine.

Nous descendions à la station de Fontenay-aux-Roses. On trouve là une magnifique allée d’arbres. Puis, nous coupions à travers champs, ayant découvert un sentier, au bord d’un ruisseau. C’était