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Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/249

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— Les voilà, dit-elle simplement.

En effet, une tache noire se montrait derrière la pointe.

Tous regardèrent. On aurait dit un bouchon dansant sur l’eau. L’Empereur ne voyait pas même la tache noire. Il fallait être de Coqueville, pour reconnaître à cette distance la Baleine et ceux qui la montaient.

— Tiens ! reprit Margot, qui avait les meilleurs yeux de la côte, c’est Fouasse et Rouget qui rament… Le petit est debout à l’avant.

Elle appelait Delphin « le petit », pour ne pas le nommer. Et, dès lors, on suivit la marche de la barque, en tâchant d’en expliquer les étranges mouvements. Comme le curé le disait, elle semblait donner la chasse à quelque poisson qui aurait fui devant elle. Cela parut extraordinaire. L’Empereur prétendit que leur filet venait sans doute d’être emporté. Mais La Queue criait que c’étaient des fainéants et qu’ils s’amusaient. Bien sûr qu’ils ne pêchaient pas des phoques ! Tous les Floche s’égayèrent de cette plaisanterie, tandis que les Mahé, vexés, déclaraient que Rouget était un gaillard tout de même, et qu’il risquait sa peau, lorsque d’autres, au moindre coup de vent, préféraient le plancher aux vaches. L’abbé Radiguet