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Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/250

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dut s’interposer encore, car il y avait des claques dans l’air.

— Qu’ont-ils donc ? dit brusquement Margot. Les voilà repartis.

On cessa de se menacer, et tout le monde fouilla l’horizon. La Baleine, de nouveau, était cachée derrière la pointe. Cette fois, La Queue lui-même devint inquiet. Il ne pouvait s’expliquer de pareilles manœuvres. La peur que Rouget ne fût réellement en train de prendre du poisson, le jetait hors de lui. Personne ne quitta la plage, bien qu’on ne vît rien de curieux. On resta là près de deux heures, on attendait toujours la barque qui paraissait de temps à autre, puis qui disparaissait. Elle finit par ne plus se montrer du tout. La Queue, enragé, faisant au fond ce souhait abominable, déclarait qu’elle avait dû sombrer ; et, comme justement la femme de Rouget était présente avec Brisemotte, il les regardait tous deux en ricanant, tandis qu’il tapait sur l’épaule de Tupain, pour le consoler déjà de la mort de son frère Fouasse. Mais il cessa de rire, lorsqu’il aperçut sa fille Margot, muette et grandie, les yeux au loin. C’était peut-être bien pour Delphin.

— Qu’est-ce que tu fiches là ? gronda-t-il. Veux-tu filer à la maison !… Méfie-toi, Margot !