Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/266

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— Allons voir tout de même, dit-il.

À mesure qu’ils avançaient, ils croyaient reconnaître une planche, une caisse, un tronc d’arbre. Puis, ils poussèrent un cri de joie. C’était un vrai tonneau, mais un tonneau bien drôle, comme jamais ils n’en avaient vu. On aurait dit un tuyau renflé au milieu et fermé aux deux bouts par une couche de plâtre.

— Ah ! il est comique ! cria Rouget ravi. Celui-là, je veux que l’Empereur le goûte… Allons, rentrons, les enfants !

Ils tombèrent d’accord qu’ils n’y toucheraient pas, et la Baleine revint à Coqueville, au moment même où, de son côté, le Zéphir s’amarrait dans le petit port. Pas un curieux n’avait quitté la plage. Des cris de joie accueillirent cette pêche inespérée de trois tonneaux. Les gamins lançaient leurs casquettes en l’air, tandis que les femmes étaient allées chercher des verres en courant. Tout de suite, on avait décidé de déguster les liquides sur place. Les épaves appartenaient au village. Aucune contestation ne s’éleva. Seulement, il se forma deux groupes, les Mahé entourèrent Rouget, les Floche ne lâchèrent plus La Queue.

— L’Empereur, à vous le premier verre ! cria Rouget. Dites-nous ce que c’est.