Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/33

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teuil, le roi, disait-il, n’était pas son oncle. Le major approuvait, en l’examinant. Certes, la bonne conduite ne le maigrissait pas, car il avait encore enflé, les yeux gros, la bouche épaisse. Il sommeillait à demi, tassé dans sa chair, en répétant :

— La vie de famille, il n’y a que ça !… Ah ! la vie de famille !

— C’est très bien, dit le major inquiet de le voir si crevé, mais il ne faut de l’exagération en rien… Prends de l’exercice, entre de temps à autre au Café.

— Au Café, pourquoi faire ?… J’ai tout ce qu’il me faut ici. Non, non, je reste chez moi.

Charles rangeait ses livres, et Laguitte resta surpris de voir paraître une bonne, qui venait mettre la table.

— Tiens ! vous avez pris quelqu’un ? dit-il à madame Burle.

— Il l’a bien fallu, répondit celle-ci en soupirant. Mes jambes ne vont plus, tout le ménage était à l’abandon… Heureusement que le père Cabrol m’a confié sa fille. Vous connaissez le père Cabrol, ce vieux qui a le balayage du marché ?… Il ne savait que faire de Rose. Je lui apprends un peu de cuisine.

La bonne sortait.