Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

caveau béant, dont on a enlevé la dalle ; c’est là, dans cette ombre fraîche, qu’ils viendront dormir à leur tour. Des amis les emmènent, quand les fossoyeurs s’approchent.

Et, deux jours plus tard, chez le notaire de leur mère, ils discutent, les dents serrées, les yeux secs, avec un emportement d’ennemis décidés à ne pas céder sur un centime. Leur intérêt serait d’attendre, de ne pas hâter la vente des propriétés. Mais ils se jettent leurs vérités à la face : Charles mangerait tout avec ses inventions ; Georges doit avoir quelque fille qui le plume ; Maurice est certainement encore dans une spéculation folle, où il engloutirait leurs capitaux. Vainement, le notaire essaye de leur faire conclure un arrangement à l’amiable. Ils se séparent, en menaçant de s’envoyer du papier timbré.

C’est la morte qui se réveille en eux, avec son avarice et ses terreurs d’être volée. Quand l’argent empoisonne la mort, il ne sort de la mort que de la colère. On se bat sur les cercueils.