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Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/236

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amant et lui offre de lui rendre son fils, s’il consent à se marier avec elle. Celui-ci, après s’être révolté, consent. Nanine se met alors à la recherche de Robert et arrive ainsi chez Guillaume. Ursule, devant son visage froid, ses yeux mauvais, refuse violemment de lui rendre le petit. Puis, Guillaume se présente, et la reconnaissance entre le mari et la femme a lieu. Dès lors, tout croule, plus de mariage possible ni d’un côté ni de l’autre. Mais Nanine ne renonce pas à la lutte, elle volera Robert et elle fera assassiner Guillaume par Morgane. Le malheur pour elle est que Morgane se doute qu’elle le dupe et qu’elle l’emploie comme un instrument dont on se débarrasse ensuite. Au dénoûment, lorsqu’elle s’entête à ne pas le suivre, il la frappe d’un coup de couteau. Et c’est ainsi que les méchants sont punis, pendant que les bons se réjouissent.

On voit quelle complication extraordinaire. Le hasard joue dans tout cela un rôle vraiment trop considérable. Je ne discute pas la vraisemblance. Rien de plus étrange que cette aventurière qui, en quittant lord Clifton, emporte son fils comme un colis encombrant qu’on abandonne à la première station. Il y a aussi, dans le drame, des idées bien singulières sur la législation qui régit les questions de paternité. La seule querelle que je veuille chercher à M. Louis Davyl est de lui demander pourquoi il a mis en œuvre toutes les vieilles machines de l’ancien mélodrame, lorsqu’il lui était si facile de faire plus simple, plus nature, et d’obtenir par là même un succès plus légitime et plus durable.

Car les faits sont là, ce qui a pris le public, ce sont les scènes entre Guillaume et Ursule, c’est la peinture