Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La conclusion est facile à tirer. J’espère que l’expérience est désormais faite pour lui ; il doit s’en tenir aux pièces d’observation et d’analyse, il doit ne pas sortir du théâtre naturaliste, s’il veut enfin conquérir et garder une haute situation. On a pu comprendre qu’il se cherchât et qu’il tâtât le public ; on ne comprendrait plus qu’il ne se fixât pas où paraît aller le succès et où se trouve évidemment son tempérament d’auteur dramatique.


VII

La comédie en quatre actes de M. Albert Delpit : le Fils de Coralie a obtenu un véritable succès au Gymnase.

En quelques lignes, voici le sujet. Une fille, Coralie, qui a scandalisé Paris par sa débauche, s’est retirée en province, après fortune faite, pour se consacrer tout entière à l’éducation de son fils Daniel. L’enfant a grandi, il est aujourd’hui capitaine, et un capitaine extraordinairement pur, noble, bon, délicat, grand, chaste, intègre, magnanime. Naturellement, il ignore les anciennes farces de sa mère, qui s’est modestement dérobée sous le nom de madame Dubois. C’est alors que le capitaine veut épouser la fille d’une respectable famille de Montauban, Edith Godefroy. Les deux jeunes gens s’adorent, sa prétendue tante donne à Daniel une somme de neuf cent mille francs, une fortune dont on lui aurait confié la gestion ; tout irait pour le mieux, si un ancien viveur, M. de Montjoye, ne reconnaissait pas d’abord Coralie, e