upe de son fils que pour lui adresser la morale la plus drôle du monde. Ainsi, lorsque les farces de Bébé se découvrent, et que celui-ci s’excuse en rappelant à son père les folies que lui-même a dû faire dans sa jeunesse, le baron répond gravement : « Monsieur, en ce temps-là, je n’étais pas encore votre père. » Le mot a fait beaucoup rire.
Donc, Gaston parcourt les trois phases. La première est représentée par la femme de chambre de sa mère, Toinette ; la seconde, par une dame galante, Aurélie ; et la troisième par sa cousine, madame de Kernanigous elle-même. Des trois, c’est Toinette que je préfère. Elle est adorable, cette enfant, qui s’écrie, lorsque Gaston veut l’abandonner : « Ah ! monsieur, vous n’aurez pas le cœur de quitter la femme de chambre de votre mère ! » Elle adore son maître, lui recoud ses boutons, pleure au dénouement, quand on le marie. Les auteurs, en rendant la femme de chambre si aimable, auraient-ils eu des intentions démocratiques ?
Tout le sujet est là, mais les auteurs connaissent trop leur métier pour ne pas avoir compliqué ce sujet à l’aide des quiproquos les plus inextricables. M. Hennequin persévère naturellement dans un genre qui lui a valu trois grands succès : les Trois Chapeaux, le Procès Veauradieux et les Dominos Roses. Sa part de collaboration est certainement dans les singulières complications de l’intrigue. Je renonce à raconter ces complications, mais je puis les indiquer. Aurélie la cocotte, est en même temps la maîtresse de Gaston et celle du cousin Kernanigous ; elle est encore la femme légitime d’un répétiteur de droit, Pétillon, dont je parlerai tout à l’heure. Alors, se produit la