Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/40

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mauvaise. Il y avait en lui une déplorable faiblesse, une lâcheté profonde devant le vice. Avec cela, les plus beaux sentiments du monde, le cœur ouvert à toutes les pitiés. Il faisait le mal sciemment, sans honte aucune, et il savait également faire le bien, quand il voulait. Mais cela ne l’amusait pas.

Il joua d’abord avec sa femme comme il aurait joué avec une maîtresse. Elle était charmante, elle avait un parfum de grâce et d’honnêteté qu’il respirait pour la première fois. Puis, sa femme l’ennuya. Il trouva dans cette frêle créature une volonté si forte, une noblesse si sereine qu’il finit par en avoir presque peur. Tout au fond de lui, sa lâcheté se mit à haïr ce jeune courage invincible. Pour éviter de se trouver faible devant Blanche, il s’éloigna d’elle peu à peu, il s’établissait dans sa conscience de fâcheuses comparaisons, lorsqu’il était en présence de cette belle et bonne nature, et il ne redoutait rien tant, pour sa gaieté, que la voix désagréable des remords. Il reprit ses habitudes, joua,