Page:Zola - Le Vœu d’une morte, 1890.djvu/62

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sa malle, en retira des effets qu’il y remit ensuite. Sa tête le faisait moins souffrir.

Quand la nuit vint, il fut tout surpris. Il eût juré que le jour se levait à peine. Il était resté enfermé, vivant dans une pensée unique et cette longue journée de souffrance lui avait paru toute courte.

Il sortit, essaya de manger, puis voulut voir une fois encore madame de Rionne. Il ne put entrer dans la chambre mortuaire. Alors il remonta chez lui et s’endormit d’un sommeil lourd, qui le tint comme écrasé jusqu’au lendemain, très tard.

Quand il s’éveilla, il entendit un murmure discret de voix. C’était le convoi qui allait partir. Il s’habilla en toute hâte et descendit.

Dans l’escalier, il rencontra le cercueil, que quatre hommes emportaient avec peine, et qui se plaignait sourdement à chaque heurt.

À la sortie, il y eut quelque désordre sur le boulevard. L’assistance était nombreuse, le cortège ne s’organisa que lentement.