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XX

L’évasion


Le lendemain, vers sept heures, Marius alla louer un cabriolet. Il ne voulait pas prendre la diligence. Il avait besoin d’une voiture pour la fuite, et il préférait se procurer à Marseille cette voiture qui le conduirait à Aix et qui ramènerait ensuite son frère. La veille, il s’était entendu avec un capitaine marin, qui devait conduire Philippe à Gênes.

Marius et Fine partirent à neuf heures. Le jeune homme conduisait. Ce fut une véritable partie de plaisir pour les deux amoureux. À là montée de la Viste, ils descendirent et coururent sur la grande route comme des enfants, laissant le cheval marcher lentement. Ils déjeunèrent à Septèmes, dans une petite chambre d’auberge et, au dessert, ils firent mille projets d’avenir. Maintenant que Philippe allait être libre, ils pouvaient songer à leur mariage. Ils s’attendrissaient, ils voyaient venir l’heure où ils s’aimeraient en paix.

Le reste du voyage fut également très gai. Vers midi, ils passèrent devant la propriété d’Albertas, ils s’arrêtèrent de nouveau pour laisser souffler le cheval et se reposer eux-mêmes sous les arbres, à droite de la route. Ils entrèrent enfin à Aix à trois heures. Malgré tous leurs retards, ils arrivaient encore bien trop tôt. Pour ne pas éveiller les soupçons, ils voulaient ne se rendre à la prison qu’à la tombée du jour. Le jeune homme