Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/306

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IV

Comme quoi M. de Cazalis faillit perdre la tête en perdant son petit-neveu


M. de Cazalis s’était assoupi, en bas, dans un salon, sous la chambre de Blanche. Dans son sommeil, il lui avait semblé, à plusieurs reprises, entendre marcher au-dessus de sa tête. Un bruit plus distinct finit par le réveiller en sursaut. Il se dressa, pris de méfiance et voulut aller s’assurer s’il venait de rêver ou non. D’ailleurs il craignait seulement que Blanche ne se fût levée, pour écrire une lettre et avertir ainsi les amis qu’elle avait au-dehors. Il ne lui vint pas à la pensée que quelqu’un pouvait s’être introduit dans la maison, car il avait veillé à la porte d’entrée, comme un chien de garde.

Il monta, décidé à espionner sa nièce. N’entendant rien, il poussa légèrement la porte et jeta un coup d’œil dans la chambre. Aux lueurs pâles de la veilleuse, il aperçut Blanche, les yeux fermés, le visage à moitié caché sous le drap, qui paraissait dormir profondément. Enhardi par le silence qui régnait, il résolut de se rassurer entièrement en faisant une visite minutieuse ; il fouilla d’abord le cabinet de toilette, et n’aperçut rien de suspect ; il revint dans la chambre, regarda inutilement. Déjà, il souriait de ses craintes puériles, lorsqu’une pensée aiguë lui traversa le cerveau. Il retint un cri. Il n’avait pas vu l’enfant.

Bien qu’il eût regardé dans tous les coins, il se mit de