ses yeux. Quand il l’eut embrassé une dernière fois, il se dirigea vers la porte d’un pas brusque.
Fine l’arrêta.
« Vous allez leur ouvrir ? demanda-t-elle avec angoisse.
– Eh ! oui, répondit-il. N’entendez-vous pas ?... Le bois cède, et la serrure est près de sauter... Ayasse peut revenir d’un moment à l’autre, et d’ailleurs, maintenant que la fuite est impossible, je ne veux pas que cette porte soit endommagée davantage.
– Par grâce, attendez encore... Gagnons du temps.
– Gagner du temps... Pourquoi ? Tout n’est-il pas perdu ?
– Non, j’ai foi en Marius. Il m’a recommandé d’entraver le plus possible votre arrestation, et je vous supplie d’obéir à sa prière. Il y va de votre salut. »
Philippe secoua la tête.
« On me fera payer cher chaque minute de résistance, dit-il. Il vaut mieux de ne pas lutter inutilement. »
Fine voyait que le désespoir le rendait lâche, et elle ne savait plus que dire pour lui donner quelque énergie. Il lui vint une idée soudaine.
« Mais, s’écria-t-elle, que va devenir Joseph ? Quand vous serez arrêté, ces hommes vont le prendre. »
Le jeune homme, qui posait déjà la main sur un verrou, se retourna, pâle et tremblant. Il revint auprès de la jeune femme.
« Ne m’avez-vous pas dit que Cazalis est là avec les gendarmes ? demanda-t-il.
– Oui », répondit-elle.
Il devint plus pâle encore et balbutia d’une voix étranglée :
« Oh ! je comprends tout maintenant... Misérable égoïste, je ne songeais qu’à mon salut, et mon enfant était plus menacé que moi ! Vous avez raison, ils ne viennent m’arrêter ici que pour voler Joseph... Que faire, mon Dieu ? »
À ce moment, un coup fut donné dans la porte, si