Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/423

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XIX

Où Mathéus tient enfin Joseph dans ses bras


Sauvaire avait perdu de vue M. de Cazalis, en pénétrant sur la place. Il était furieux d’ignorer où il pouvait être, après l’avoir surveillé pendant près d’une heure, sous une porte cochère. Le digne homme continuait à ne plus songer qu’il était capitaine. Il avait une idée fixe, celle de venir en aide au frère de son ami Marius.

Il tournait sur la place, inquiet et embarrassé, lorsqu’il pensa brusquement que Philippe devait être caché dans l’ancienne demeure de Fine. Il regarda la maison et aperçut la tête de M. de Girousse.

« Eh ! dites donc, vous, là-haut ! cria-t-il au vieux comte, descendez vite ouvrir la porte. »

M. de Girousse avait de vives inquiétudes sur le sort de Philippe. Il se décida à descendre, sachant que les deux frères s’étaient réfugiés dans la maison d’en face, et espérant leur être de quelque secours. Mais, en bas, il tomba, dans le corridor, sur des insurgés qui avaient tiré les verrous et qui ne voulaient pas le laisser sortir. Il obtint enfin qu’on entrebâillât la porte. Les insurgés le poussèrent dehors et s’enfermèrent de nouveau.

Sauvaire et M. de Girousse se trouvèrent nez à nez.

« Eh ! que diable ! s’écria l’ancien maître portefaix, il fallait laisser la porte ouverte... Je vais vous faire arrêter. »

Le gentilhomme regardait curieusement le capitaine.