Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/425

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de feu justement de la maison qu’il voulait protéger. Un lieutenant fut blessé, toutes les troupes se ruèrent vers la porte.

« Les imbéciles ! murmura Sauvaire, ils avaient bien besoin de blesser cet homme ! Maintenant, l’affaire de mon jeune ami est claire. »

Il s’approcha, il voulut au moins être un des premiers à entrer.

Pendant que ces événements se passaient, deux hommes causaient vivement dans un coin de la place. C’étaient Mathéus et M. de Cazalis. L’espion, avec ses excellents yeux, avait, en sortant de la boutique, aperçu son maître au milieu de la foule. Lorsqu’il l’eut pris à l’écart :

– Eh bien ! lui demanda-t-il d’une voix railleuse, vous ne me félicitez pas ?... J’ai joliment travaillé.

– Je ne t’ai pas vu sur la barricade, dit l’ancien député.

– Parbleu ! ces niais ont pris la précaution de me mettre à l’abri des balles, en m’enfermant dans une boutique. Je les en remercie... Allons, la victoire est à nous.

– Où as-tu porté l’enfant ?

– Eh ! vous êtes trop pressé... Je vous remettrai l’enfant tout à l’heure... Tenez ! il est là, dans cette maison dont on brise la porte. »

Mathéus dit alors à M. de Cazalis ce qu’il avait fait et ce qu’il lui restait encore à faire. Il était certain du succès.

« Cependant, ajouta-t-il, il faut agir avec promptitude. On a emprisonné avec moi, je n’ai pu deviner pour quelle raison, deux hommes qui sont les amis des Cayol. Regardez, ils sont encore sur le seuil de notre prison commune. J’ai peur que leur présence ne nous dérange. »

M. de Cazalis reconnut M. Martelly et l’abbé Chastanier. Il ne vit pas M. de Girousse, qui lui tournait le dos.

« Bah ! murmura-t-il, ils ne sont pas ici pour nous. À