Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/439

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démarche contre Philippe. Un scandale n’aurait pu que nuire à toute la famille.

M. de Girousse approuva beaucoup ce désintéressement et se chargea d’aller voir lui-même M. de Cazalis. Le lendemain, il se rendit chez ce dernier et resta enfermé avec lui pendant deux heures. Les domestiques de l’hôtel entendirent seulement des éclats de voix terribles. Jamais on ne sut quelle avait pu être la conversation des deux gentilshommes. Il est à croire que M. de Girousse reprocha cruellement à M. de Cazalis son indignité, et qu’il dut le briser entre ses mains d’honnête homme, afin d’obtenir de lui des promesses solennelles. Ce fut ainsi que, dans cette affaire, la noblesse lava son linge sale en famille. Lorsque M. de Girousse se retira, les domestiques remarquèrent que leur maître l’accompagnait humblement, les lèvres serrées et les joues pâles.

Une heure plus tard, le vieux comte et Philippe étaient en cabriolet, sur la route de Lambesc.