Page:Zola - Les Trois Villes - Lourdes, 1894.djvu/240

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Par ce matin de beau dimanche d’août, chaud et clair, M. de Guersaint, dès sept heures, se trouva levé et tout vêtu, dans l’une des deux petites chambres qu’il avait eu la bonne chance de louer, au troisième étage de l’hôtel des Apparitions, rue de la Grotte. Il s’était couché dès onze heures, il se réveillait très gaillard ; et, tout de suite, il passa dans l’autre chambre, celle que Pierre occupait. Mais celui-ci, rentré à deux heures du matin, le sang brûlé par l’insomnie, ne s’était assoupi qu’au jour et dormait encore. Sa soutane, jetée au travers d’une chaise, ses autres vêtements épars, disaient sa fatigue et son trouble.

— Eh bien ! quoi donc, paresseux ? cria gaiement M. de Guersaint. Vous n’entendez pas les cloches sonner ?

Pierre s’éveilla en sursaut, surpris de se voir dans cette étroite chambre d’hôtel, que le soleil inondait. En effet, par la fenêtre laissée ouverte, entrait le branle joyeux des cloches, toute la ville sonnante et heureuse.

— Jamais nous n’aurons le temps d’être avant huit heures à l’Hôpital, pour prendre Marie, car nous allons déjeuner, n’est-ce pas ?

— Sans doute, commandez vivement deux tasses de chocolat. Et je me lève, je ne serai pas long.