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Page:Zola - Les Trois Villes - Rome, 1896.djvu/303

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Il en eut la grandiose et tragique vision, il vit son rêve détruit, son livre emporté, dans le cri qui s’élargissait, comme s’il eût volé aux quatre coins du monde catholique : Evviva il papa re ! Evviva il papa re ! Vive le pape roi ! Vive le pape roi ! Et, sous lui, il crut sentir déjà le géant de marbre et d’or osciller, dans l’ébranlement des vieilles sociétés pourries.

Pierre, enfin, redescendait, lorsqu’il eut l’émotion encore de rencontrer monsignor Nani sur les toitures des nefs, dans cette étendue ensoleillée, vaste à y loger une ville. Le prélat accompagnait les deux dames françaises, la mère et la fille, si heureuses, si amusées, à qui sans doute il avait aimablement offert de monter sur le dôme. Mais, dès qu’il reconnut le jeune prêtre, il l’aborda.

— Eh bien ! mon cher fils, êtes-vous content ? Avez-vous été impressionné, édifié ?

De ses yeux d’enquête, il le fouillait jusqu’à l’âme, il constatait où en était l’expérience. Puis, satisfait, il se mit à rire doucement.

— Oui, oui, je vois… Allons, vous êtes tout de même un garçon raisonnable. Je commence à croire que votre malheureuse affaire, ici, finira très bien.