Page:Zola - Madeleine Férat, 1869.djvu/308

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chanteuse, secouée jusqu’aux larmes par cette voix rauque et triste qui chantait sa jeunesse dans les fraîcheurs de la nuit naissante, écarta la haie d’aubépines et se sauva à travers champs. Elle arriva ainsi à la Noiraude. Comme elle poussait la grille, elle aperçut la fenêtre du laboratoire toute rouge, qui luisait sinistrement sur la façade sombre du château. Jamais elle n’avait vu cette fenêtre éclairée, et son rayonnement dans la lueur louche du crépuscule, lui causa un singulier sentiment d’effroi.