Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/150

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vantage ! Je prendrais encore deux jours de repos, puis j’irais à mon administration. Une vie nouvelle commencerait pour nous, plus heureuse, plus large. Seulement, je n’avais pas de hâte. Tout à l’heure, j’étais trop accablé. Marguerite avait tort de se désespérer ainsi, car je ne me sentais pas la force de tourner la tête sur l’oreiller pour lui sourire. Tout à l’heure, lorsqu’elle dirait de nouveau :

— Il est mort ! mon Dieu ! il est mort !

Je l’embrasserais, je murmurerais très bas, afin de ne pas l’effrayer :

— Mais non, chère enfant. Je dormais. Tu vois bien que je vis et que je t’aime.