Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/163

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III


Je ne puis dire quelle fut mon agonie, pendant la matinée du lendemain. Cela m’est demeuré comme un rêve horrible, où mes sensations étaient si singulières, si troublées, qu’il me serait difficile de les noter exactement. Ce qui rendit ma torture affreuse, c’était que j’espérais toujours un brusque réveil. Et, à mesure que l’heure du convoi approchait, l’épouvante m’étranglait davantage.

Ce fut vers le matin seulement que j’eus de nouveau conscience des personnes et des choses qui m’entouraient. Un grincement de l’espagnolette me tira de ma somnolence. Madame Gabin avait ouvert la fenêtre. Il devait être environ sept heures, car j’entendais des cris de marchands, dans la rue, la voix grêle d’une gamine