Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



V


Septembre s’acheva. Après un violent orage, l’air avait pris une grande fraîcheur. Les jours devenaient plus courts, et Naïs refusait de rejoindre Frédéric la nuit, en lui donnant pour prétexte qu’elle était trop lasse, qu’ils attraperaient du mal, sous les abondantes rosées qui trempaient la terre. Mais, comme elle venait chaque matin, vers six heures, et que madame Rostand ne se levait guère que trois heures plus tard, elle montait dans la chambre du jeune homme, elle restait quelques instants, l’oreille aux aguets, écoutant par la porte laissée ouverte.

Ce fut l’époque de leurs amours où Naïs témoigna le plus de tendresse à Frédéric. Elle le prenait par le cou, approchait son visage, le regardait de tout près, avec une passion qui lui em-