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Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/90

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C’est moi qui ai élevé mademoiselle Flavie, la fille de monsieur le baron… Mademoiselle Flavie est la jeune personne en question.

Et elle se retira, après avoir discrètement déposé sur la table une enveloppe qui contenait un billet de cinq cents francs. C’était une avance faite par elle, pour subvenir aux premiers frais. Quand il fut seul, Nantas alla se mettre à la fenêtre. La nuit était très noire ; on ne distinguait plus que la masse des arbres, à l’épaississement de l’ombre ; une fenêtre luisait sur la façade sombre de l’hôtel. Ainsi, c’était cette grande fille blonde, qui marchait d’un pas de reine et qui ne daignait point l’apercevoir. Elle ou une autre, qu’importait d’ailleurs ! La femme n’entrait pas dans le marché. Alors, Nantas leva les yeux plus haut, sur Paris grondant dans les ténèbres, sur les quais, les rues, les carrefours de la rive gauche, éclairés des flammes dansantes du gaz ; et il tutoya Paris, il devint familier et supérieur.

— Maintenant, tu es à moi !