Page:Zola - Procès-verbal (Figaro).pdf/4

La bibliothèque libre.
Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

seul les passer, et, par exemple, seul ordonner une expertise. Il y a lieu de faire remarquer que le Code militaire présuppose toujours l’arr,èstation du prévenu et- ne prévoit en aucun cas sa mise en liberté provisoire, avec ou sans caution. Cependant, si cette liberté n’est jamais de droit, sa concession ne peut être interdite s’il plaît au magistrat instructeur et à l’autorité supérieure de l’accorder. Si le prévenu n’est pas arrêté (art. 105), le rapporteur peut décerner contre lui un mandat de comparution ou d’amener, qu’il peut, après l’interrogatoire, convertir en mandat de dépôt. L’instruction terminée, le rapporteur transmet les pièces, avec son rapport et son avis, au commissaire du gouvernement, lequel les adresse immédiatement, avec ses conclusions, au général commandant la circonscription qui prononce par la mise en jugement ou par une ordonnance de non-lieu. Ici, il y a lieu de reet le commismarquer que le rapporteur saire du gouvernement n’émettent qu’un avis. Le général commandant la circonscription dans l’espèce, le gouverneur militaire de Paris prononce souverainement. Il ne répond de sa décision que devant le ministre de la guerre, son supérieur hiérarchique. C’est donc lui qui clôt l’instruction, soit par la mise en jugement soit par le non-lieu. Pour le mornent, c’est donc du rapporteur près le premier Conseil de guerre, que dépend la solution de l’affaire Esterhazy. Ce rapporteur est M. Ravary, chef de bataillon en retraite. Voici, d’ailleurs, la constitution complète du Parquet du premier Conseil de

guerre de Paris Commissaire du gouvernement

M. Her-

vieu, chef de bataillon en retraite ; Rapporteur M. Ravary, commandant en retraite Greffcer et greffier adjoint : MM. Valecalle et Boulé, officiers d’administration.

Le Conseil de guerre réuni, s’il y a lieu, pour juger le commandant Ester-

hazy devra être ainsi composé, d’après l’art. ï9 du Code de justice militaire Président Un général de brigade ;

Juges 2 colonels, 2 lieutenants-colonels, 2 chefs de bataillon ou chefs d’escadrons ou

majors.

Tous ces juges seront (art. 15) nommés par M. le gouverneur militaire de

Pari

s.

Un démenti Nous recevons la lettre suivante Monsieur le Réducteur en chef, Voulez-vous être assez aimable pour donner l’hospitalité de votre journal à la communi,cation suivante • Dans une interview du commandant Esterhazy que publie un journal du soir, je lis les lignes suivantes On raconte aussi, mon commandant, les choses les plus extraordinaires,à savoir que vous êtes en excellents termes avec le Figaro et qu’il n’y a pas de jour où vous n’alliez dans ce journal. Il y Ça, c’est trop fort s’écrie M. Esterhazy. pieds J’y les ai mis n’y pas a dix jours que je quelles condisuis allé trois fois voici dans tions au début de l’affaire, j’avais reçu la visite. d’un rédacteur du Figaro qui s’était mis a ma disposition pour insérer mes communications. J’ai su depuis que ce monsieur était M. Isaac, ancien- sous-préfet de Fourmies. "Il semble ressortir de ces lignes que j’étais que j’ai un inconnu pour le commandant, agi en quelque sorte par surprise à. son égard et abusé de sa confiance. Jusqu’à nouvel ordre, j’aime à croire que l’auteur de l’interview a mal compris ou mal interprété la pensée du commandant. Il est toujours désagréable, pénible même, d’avoir à faire intervenir une question personnelle dans un débat d’une telle gravité ; néanmoins,je tiens à établir que j’ui toujours agi en cette malheureuse affaire, non seulement avec impartialité et en toute loyauté, mais encore avec beaucoup de complaisance. Je demande donc loyalement au commandant Esterhazy, sans m’obliger moi-même a faire la preuve, de rétablir lui-mème la vérité des faits dans le journal d’où est partie l’insinuation. Je suis persuadé, s’il ne l’a déjà fait,, proprio motu, au moment où j’écris, qu’il me suffira de lui adresser cet appel pour qu’il y réponde. Veuillez agréer, etc.

F. Isaac.

Dans la presse V Aurore publie une curieuse iriformation à propos de certaine graphologie stratégique que M. Bertillon aurait produite, en décembre 1894, devant le Con-

Esterhazy fut chargé de rédiger le borde- (8 h. 45, chapelle pontificale tenue par Mgr de La Passadière ; à 2 h. 30, sermon reau accusateur, annonçant un envoi des piè- Jourdanmême), à Billancourt (i 2 h., vêpres ces qui pouvaient avoir été entre les mains par le sollennelles présidées de Dreyfus. par Mgr Richard), etc. Fête de la confrérie de la Sainte-Vierge et Celui-ci fut alors arrêté le bordereau fut produit aux débats. Ce n’était qu’un prétexte, de la chapelle qui lui est dédiée, à Saint-Sulles pièces secrètes furent montrées seulement pice (a 2 h. 30, conférence du R. P. Coubé, Lourdes). aux juges militaires elles étaient décisives. S. J., sur les miracles de Deux-Décembre, orgaDiner du le rôle qui lui Réunions : M. Esterhazy avait rempli nisé par le Comité impérialiste de la Seine avait été assigné Banquet de la Telle est la nouvelle version que nous an- (7 h., chez Véfour jeune). noncions plus haut nous la soumettonssim- Jeunesse royaliste de l’Ouest (à Limoges). Distribution de récompenses aux enfants sauplement à nos lecteurs. veteurs des écoles de Paris, sous la présiUn article du « Temps » dence de M. Brisson (2 h., Grand Orient), et Le Temps a publié hier soir l’article aux élèves des cours professionnels de l’Udes comptables, sous la présidence de suivant, qui répond trop à ce que nous nion H. Boucher ( ? h., Bourse du Travail). n’avons cessé de dire tous les matins M. Banquets, suivis de bal, de la Savoisienne, pour que nous ne le publüons pas in sous la présidence de M. Chautemps (6 h., extenso de la Salon des Familles, à Saint-Mandé) Belfortaine (1 h., Salons Vianey, à Bercy) On annonce que le général Saussier, après etc.-Matinée littéraire au profit des Œuvres avoir pris connaissance du rapport du gêné-’ ouvrières de Saint-Joseph de la Maison-Blanrai de Pellieux, a donné l’ordre de suivre che et des Mâlmaisons (1 h. 30, Cercle du l’affaire et d’informercontre M. Esterhazy, qui Luxembourg). Assemblée générale des Mipasse dès lors au rang de provenu. Nous ne niaturistes et Enlumineurs (4 h., Galerie G. féliciterons pas le général commandant la Petit). Reprise des réunions de la Sociétés place de Paris d’une décision si naturelle. équestre l’Etrier. Dans l’état des choses et de l’opinion, aucune Paris-Guide Sont ouverts aujourd’hui au autre ne pouvait intervenir. De la lumière, plus de lumière, toute la lumière possible public de 9 h. à 11 h. et de 1 h. à 4 h. (Trocadéro). 10 hi-à 4 h. Musur des faits trop enveloppés de mystère pour Aquarium du Louvre, Luxembourg, Arts et. Méne pas prêter à tous les doutes et à tous les sées Panthéon. 10< h. 1/2à 4 h. Saint-Gersoupçons voilà ce que d’un cri unanime tiers, main. 10 h. à 5 h. 1/2 Tombeaux de l’opinion publique réclame. On peut dire que le vrai drame de cette af- Saint-Denis. 11 h. à 3 h. : Galeries du Mu11 h. à 4 h. : Cluny, Carnavalet faire commence seulement aujourd’hui, puis- séum. (provisoirement fermé), Galeries du Jardin que dès aujourd’hui seulementles organes de des Plantes, Sainte-Chapelle, Palais de jusla justice qui seuls la peuvent éclaircir et résoudre commencent à s’en occuper. L’en- tice, Palais de Versailles et de FontaineMusée d’artillerie, Arquête dés lors va être faite dans toutes les bleau. 12 h. à 3 h. formes, avec toutes les ressources d’informa- chives nationales, 60, rue des Francs-Bourtion et toutes les garanties d’impartialité que geois (Musée des documents originaux de prescrit ou donne le Code d’instruction cri- l’histoire de France). 12 h. à 4 h. : Galliéra, minelle. M. Esterhazy a lui-même demandé Musées ethnographique (Trocadéro), Guimet, 1 h. à 4 h. Grande Serre et Médes juges il ne pouvait faire autrement. Sèvres. Nous le constations hier en laissant entendre nagerie du Jardin des Plantes. 2 h. à 3 h. do Ville. 3 h. Jardin d’acclimataque, quelle que fût l’opinion qu’on eût sur Hôtel lui à la suite des étranges révélations qui t ion concerte ont scandalisé la conscience publique, il fallait s’applaudir de voir sa cause livrée aux juges compétents pour én connaître et en décider. Tout le monde, y compris ses admirateurs, s’il en a encore, est obligé, soit de bon gré soit de force, à reconnaître et à souhaiter que les incriminations qui pèsent sur lui, son rôle passablement mystérieux dans l’affaire Dreyfus, que tout cela soit soumis au jugeIl ment d’un Conseil de guerre. C’est une satis- « faction nécessaire donnée à la conscience de la nation et à celle de l’armée. PAR L’instruction que le juge enquêteur va diriger sur toutes ces choses sera, nous ne pouvons pas en douter, uniquement inspirée jour par le devoir de faire éclater au grand capital point Il la vérité tout entière. est un qui ne saurait être négligé dans cette nouvelle enquête. Nous voulons parler du fameux bordereau sur le vu duquel fut condamné Dreyfus. Cette pièce décisive du procès n’a pas été communiquée au général de Pellieux. Celui-ci n’a donc pas eu à s’en occuper. Or, il ne faut pas oublier que le commandant salons Esterhazy est formellementaccusé de l’avoir Diner intime hier soir chez LL. AA. RR, écrit de sa main. C’est là un fait qu’il importe de duc Car la le d’éclaircir. avant tout et la duchesse de Vendôme, dans leur provenance ce document, une fois qu’elle aura été bien hôtel de la rue Borghèse, à Neuilly. Les établie, jettera un jour très vif sur toutes les convives étaient : autres parties, tant du procès qui commence S. Exe. le nonce apostolique, Mgr Granito di jugé il été Dreyfus qui de celui de Belniqnte, Mgr Peri Morosini,le baron d’Anethan, y a a que bientôt trois ans. On ne doit reculer devant ministre de Belgique ; le comte d’Ursel, le marrien pour faire sur ce point ténébreux la quis et la marquise de Gouvello, la baronne Paul d’Anethan, etc. pleine lumière. Les salons s’entr’ouvrent. La comtesse Nous avons une première fois énergiquement demandé que l’on débarrassâtl’examen de Trobriand reçoit les samedis ; Mme d’une cause essentiellement individuelle, si Graham, les premier et troisième mercredis tragique qu’elle soit, de tous les arguments Mme Chamberlain Bey, les jeudis Mme de considérations Parsons,les vendredis soir ; passionnels, de toutes ces Mme E.-B. Silreligieuse confession de de naissance, dimanches les de 7 heures. race, vers, 4 à qui ne sont propres qu’à aveugler et à trouUn diner de trente couverts a été donné bler l’esprit ils créent une conviction a avant-hier l’ambassadeur d’Allemagne à prion et sentimentale, par conséquent fa- Madrid en par l’honneur du marquis de Revernatique. Or, plus cette affaire nous émeut le nouvel ambassadeur de France à tous en sens’ divers, plus il importe de s’éle- seaux, Vienne. Les membres du diplomatique ver, par la puissance de la raison, au-dessus et le ministre des affaires corps étrangères d’Espade ces émotions et d’atteindre cet état de liétaient convives. des nombre berté et de sérénité d’esprit qui permet gneDes toastsauont été prononcés par plusieurs d’apercevoir la vérité des choses, sans la- ambassadeurs, le marquis de Reverseaux et le quelle il n’y a pas d’équité. Au début du ministre des affaires étrangères. nouveau procès qui s’engage et qui peut-être nous réserve encore des surprises, nous ne RENSEIGNEMENTS MONDAINS pouvons que faire les mêmes réflexions. Le crime de trahison est d’un ordre si à part La princesse Charlotte de Prusse, femme il entraine pour celui qui en est convaincu du prince héritier de Saxe-Meininge et Hildde si terribles conséquences, il inquiète si bourghausen, sœur de l’empereur d’Allemaprofondément le pays, que les juges ne sau- gne, a quitté Paris, où elle a passé quelques raient jamais faire trop d’efforts, prendre jours dans le plus strict incognito. trop de précautions contre les suggestions du Le comte de Montebello, ambassadeur dehors et contre eux-mêmes, s’entourer en France’en Russie, accompagné de son fils, un mot de trop de garanties. Ils ne doivent de s’est avant-hier à Marseille pour se pas seulement découvrir la vérité, mais la rendreembarqué à Tunis. découvrir de telle manière que l’opinion publique ne puisse pas en douter. MARIAGES Le 1’emps a également vu M. EsterOn nous annonce les fiançailles : Du hazy après la décision prise par le géné- capitaine avec Mlle Jonquois, pupille ral Saussier, et il en a reçu la déclara- du comteBoigues de La Bourdonnaye. La sœur du

UNE DIVERSION

Le Monde et la Fille

tion-suivante

Edmond Sueur, ingénieur, inspecteur des postes et télégraphes, décédé à l’âge de 41 ans. Hier, à Rouen, a eu lieu un service religieux pour le repos de l’âme de M. Georges Guiard, ingénieur en chef des ponts et chaussées, dont nous avons annoncé le décès. Le deuil était conduit par .M. Lorieux, ex-ingénieur des ponts et chaussées, gendre du défunt ; MM. Jules Gouin, régent de la Banque de France et Wilbrod Chabrol, architecte du gouvernement, ses beaux-frères, suivis des autres proches parents. Les obsèques seront célébrées demain matin, à dix heures, à Paris, à Saint-Philippe du Roule. Les personnes qui n’auraient pas reçu de lettres d’invitation sont priées de considérer le présent avis comme en tenant lieu. L’inhumation aura lieu au cimetière de

Passy. C’est hier encore qu’ont eu lieu, à Honfleur,, les obsèques de M. Hagron, père du général Hagron qui conduisait le deuil avec ses deux frères et ses deux beaux-frères. Le Président de la République était représenté par le lieutenant-colonel Ménétrez. L’inhumation a eu lieu au cimetière Saint-Léonard.

Ferrari.

Â_

l’Etranger,» NOUVELLES Constantinople, 4 décembre.

Le traité définitif de paix entre la Sublime Porte et la Grèce a été signé au-

jourd’hui.

{Par dépêche de notre correspondantparticulier)

Berlin,

4

décembre.

La Gazelle de l’Allemagne du Nord annonce officiellement que 1,200 hommes d’infanterie de marine et 200 canonniers partiront prochainement pour la Chine. Le total des forces allemandes s’élèvera, au commencernent de février, à 4,600. Le gouvernement continue àgarder un silence absolu sur ses intentiops et explique cet envoi considérable de troupes par le désir d’obtenir prompte satisfaction. Mais il n’est plus douteux que ce silence a pour but d’empêcherune attaque chinoise avant l’arrivée de la Kaiserin Arc-

gtcsia. En janvier, la Post a des raisons de croire que l’action de l’Allemagne ne donnera lieu à aucun conflit avec les puissances intéressées. En Chine, les négociations à ce sujet se

poursuivent paisiblement. Au sujet du conflit avec Haïti, la Post affirme que le gouvernement n’a aucune intention d’annexer. Il entend obtenir seulement une indemnité, et, en cas de refus, détruira les fortifications côtières et fera bombarder Port-au-Prince par le croiseur (îeier. 4

l’intérieur des fortifications se dressait une tourelle cuirassée sur laquelle étaient inscrits ces mots Argument des Ss. Un canon de 120 figurait l’argument des g ouverts, une pièce de 135 les t. Il y avait le chemin couvert des i et la demi-lune des M. Quand l’anthropomètre eut terminé sa démonstration et établi que Dreyfus ne pouvait pas prendre la place si bien défendue, les membres du Conseil de guerre s’entre-regardôrent, et nul ne crut devoir insister. A

Autre récit encore plus extraordi-

naire

Hier, dit la Lanterne, a circulé, à propos de l’affaire Dreyfus, une hypothèse curieuse que nous allons rapporter, sans en. prendre la responsabilité nous ferons remarquer toutefois qu’elle expliquerait bien des points encore obscurs. On se rappelle que les accusateurs d’EsteThazy font valoir la similitude complète entre l’écriture du fameux bordereau et celle du

commandant. D’autre part, ceux qui se disent certains do la culpabilité de Dreyfus répondent « Peu l’ex-capitaine a été importe le bordereau condamné sur des pièces qui ne pouvaient être publiées sans amener des complications diplomatiques. » .La version suivante parait concilier les deux arguments jusqu’ici en opposition. La vérité serait que depuis longtemps on était certain uu ministère de la guerre de la trahison de Dreyfus, et la preuve de la culpabilité résulterait effectivement de pièces dérobées dans une ambassade et qu’il était par conséquent impossible de produire. Comment dés lore faire condamner le traître ? On s’aperçut alors que M. Esterhazy, qui était alors agent d’espionnage au service du ministère, avait une écriture ayant de frappantes analogies avec celle de Dreyfus, Oïr résolut d’en tirer parti.

Les sociologues qui veulent se rendre compte de certaines fureurs souterraines, de la crise aiguë qui nous menace, et étudier à fond la guerre des classes feront bien de lire et de méditer le discours de M. Dejeante. Mais il ne s’agit pas de cela aujourd’hui. Vers quatre heures, le bruit se répand que l’on va questionner, interpeller le gouvernement, le président du Conseil, le ministre dé.la guerre sur l’affaire Dreyfus. Les conversations s’animent, les groupes se forment, la Chambre se hâte de clore l’interpellation Dejeante par l’ordre du jour pur et simple, et M. le président Brisson annonce que M. Marcel Sembat demande à interpeller le gouvernement sur son attitude dans l’affaire Dreyfus. De son côté, M. de Mun dépose une demande d’interpellation sur le même sujet. Décidément l’affaire se corse. Il faut d’abord fixer le jour où sera discutée l’interpellation. M. Méline monte à la tribune et demande que la fixation soit ajournée jusqu’à ce que M. le ministre de la guerre soit entendu. Mais, en même temps, il accepte de répondre immédiatement à une question qui lui a été annoncée sur lemême sujet. Je me réserve, s’écrie M. Marcel Sembat, de transformer la question en

interpellation. Le questionneur, c’est M. Castelin, député de l’Aisne. Il interroge le( président du Conseil « sur les incidents relatifs à l’affaire Dreyfus ». Rien de plus ; c’est une explication qu’il réclame sur « l’état

décembre.

correc-

tionnels.

Cracovie.

4

décembre.

Les étudiants polonais ont fait aujourd’hui une ovation au comte Badani, qui a traversé la Galicie pour se rendre à Varsovie, auprès de sa fille. Les étudiants de Cracovie ont ensuite envoyé un télégramme /chaleureux aux étudiants tchèques de Prague, dans lequel ils insultent les étudiants allemands de Bohême et le professeur Mommsen.

Par dêpèthe de notre correspondantparticulier) Rome, 4 décembre. A la suite du vote de la’Chambre hier, sur un amendement, repoussé par le ministre de

L’honorable M. Castelin me demande de rassurer la conscience publique sur ce qu’il appelle l’affaire Dreyfus. Je dirai tout de suite -et c’est là le mot décisif qu’il n’y a pas d’affaire Dreyfus. (Applaudissements sur un grand nombre de bancs.) Il n’y a pas, en ce moment (Exclamations l’extrême gauche et à gauche), il ne peut pas y avoir d’affaire Dreyfus. (Nouveaux applaudissements. Interruptions sur divers bancs.) Il y a une accusation de trahison contre un officier de/l’armée. Une instruction a été ouverte contre lui, comme on en aurait ouvert une contre tout autre officier qui aurait été l’objet de la même plainte. La justice militaire est saisie de cette question particulière qui n’a rien à voir avec l’autre. (Exclamations sur divers bancs.) La justice militaire l’a examinée dans son M. le président .du Conseil.

la guerre, à la loi sur l’avancement, celui-ci a donné sa démission, et tous les efforts faits par le marquis di Rudini pour le faire reve- indépendance. Une enquête a été faite. Elle nir sur sa décision ont été jusqu’à ce moment est terminée et le chef militaire qui avait à L’officieuse Ittrlie dit que si l’on ne trouve prendre une décision d’après les résultats de enquête a décidé qu il y avait lieu d’oupas le moyen de persuader le général Pel- cette une information. Il l’a fait dans son inloux de changer d’avis, la crise ministérielle vrir dépendance et personne ne doute de sa loyauté ne pourra pas se borner à le remplacer pure- ni de son sentiment de l’honneur de l’armée. ment et simplement par un autre ministre de Il relève que de sa conscience. (Très bien ne la guerre. Le vote d’hier est une preuve du bien !) manque de cohésion dans, la majorité. L’Ita- très Cette ouverture d’information ne préjuge lie dit que le marquis di Rudini pourrait suite de l’affaire. Elle signitio simbien être amené à donner sa démission au en rien laqu’une instruction plus approfondie Roi pour laisser à la couronne pleine et en- plement a paru nécessaire. Ce n’est même pas le renvoi tière liberté d’action. La Commission parlementaire qui doit exa- devant le Conseil de guerre. juge-rapporteur pourra, ou bien ordonminer le dossier Crispi se réunira dès demain le renvoi (Exclamations à l’extrême gaumatin. Des cinq membres dont elle est com- ner posée, deux sont contraires à Crispi, deux che), ou bien proposer une ordonnance de non lieu. sont ses amis, et le cinquième est indécis. Remarquez même que c’est la seule maMgr Touchet, éVêque d’Orléans, a été reçu nière de permettre à cet officier de bénéficier par le Pape. L’entretien a en partie roulé sur d’un non lieu qui le couvre absolument. feu Mgr Dupanloup,car Mgr Touchet,parlant Sur quelle inculpaM. René Goblet. a été tion au Pape des œuvres de son diocèse,grande

?

naturellement amené à parler de la M. le président du Conseil. Il faut laispart qu’a eu Mgr Dupanloup il leur création. Ces œuvres doivent sans doute leur prospérité ser la justice militaire achever son œuvre actuelle à la solide organisation que leur a avec indépendance, et il n’appartient pas à la donnée l’illustre prélat. Mgr Touchet a égale- Chambre de se mêler à cette œuvre j’espère que nous verrons cesser le spectacle ment entretenu le Pape de la cause de la donc béatification de Jeanne d’Arc, pour laquelle il douloureux que donne depuis trop longtemps l’ouverture d’une instruction parallèle dans a apporté, à la Congrégation des rites, de les journaux. (Très bien très bien au nouveaux documents relatifs à des miracles opérés par l’intercession de la glorieuse et Cette affaire un caractère qu’elle n’aurait sainte héroïne d’Orléans. dû jamais perdre, c’est une simple affaire ju-

inutiles.

Le

PARAITRE

heim, femme du général commandant la 4 diEdition du Figaro » vision de cavalerie à Sedan, est morte, avanthier soir, en son hôtel de la rue de Berri, à l’âge de 45 ans. LA JOURNÉE La défunte, fille de feu le général de Berckheim et de la baronne née de Jaucourt, était la sœur du commandant de Berckheim, attaché militaire à Vienne, du baron Théodore Dimanche .5 décembre, de Berckheim, de Mme Thuret, et la belleAuteuil chevaux à (1 h.). Sports Courses de sœur du comte de Colbert-Laplace. Ses obsèques seront célébrées demain matin Réunion de la Société d’escrime « le Sabre » (10 h. du matin, Vélodrome Monceau). à onze heures trois quarts, en l’église de la Championnat de France de Footbal Asso- Rédemption, rue Chauchat. L’inhumation aura ciation match de lre série entre le Club fran- lieu au Soussay, en Seine-et-Oise, dans la séçais et l’United Sports-Club (2 h., Sèvres, pulture de famille. près l’étang des Fonceàux), et match du chalLes obsèques de Mme veuve Latour, née série) entre le Vareliette, lenge des équip secondes ont eu lieu hier, à Saint-Augustin, Paris Athletic-Club et la Nationale de Saint- au milieu d’une nombreuse assistance. Mme Mandé (2 h., Ivry). Latour était la tante, presque la mère d’adopCongrès national catholique : 8 h. du matin, tion, de Mme Eugène Bertrand, femme du présidence de Mgr directeur de l’Opéra, et de messe de clôture, sous la tous côtés étaient Richard (basilique du Sacré-Coeur). 2 h., arrivés à M..et Mme Bertrand des témoiséance de clôture (Société d’horticulture). gnages de sympathie et d’affliction dans leur soir, punch au Cercle catholique du Luxem- deuil. bourg. L’inhumation a eu lieu au Père-Lachaise. in.iugu ration de la nouvelle voie ferrée de Du général Nous apprenons la mort Nérac à Mont-de-Marsan, où aura lieu un Saillard, décédé à l’age de 70 ans, dans sa banquet offert aux ministres. De M. Alde Molamboz (Jura) propriété ballottage Elections municipales Scrutin de fred Box, ancien envoyé extraordinaire et plédans les 4c et 9e arrondissements. Anniversaires patriotiques : Service commé- nipotentiaire d’Haïti en France, décédé au moratif du combat de Champigny (11 h., Cap-Haïtien, à l’âge de 67 ans ; -De Mme’ église de Gliampigny). Manifestations de- de Scitivaux de Greische, née de Rivocet, dévant le monument par de nombreuses Socié- cédée au château de Remicourt, près Nancy Du baron François Pasetti, neveu de l’amtés patriotiques. Conférences :M. de Milloué les lieux saints bassadeur d’Autriche-Hongrie près du QuiriDe M. Van Beveren, le chef socialiste nal du bouddhisme (2 h. 1/2, musée Guimet). M. Em. Aimé la Thermosphère (2 b., pavil- gantois, décédé à Gand, conseiller communal et l’un des premiers membres de l’Internatiolon du parc du Trocadéro). Exposition pubtiqué des concours Crozatier nale. Il fonda, en 1874, le Vooruit ; De M. et Villemsens, ouverts par les fabricants de Joly, professeur adjoint à la Faculté des scienbronze de Pnris du 6 au 19 décembre (rue ces. Ses Obsèques auront lieu aujourd’hui, à Saint-Claude, 8). trois heures, en l’église évangélique de la rue Madame De Mme Frenay, femme de l’aDans les églises 2e dimanche de l’Avent. Quête pour le denier de saint Pierre. Au vocat à la Cour de cassation, décédée à l’âge De Mme Mewes, femme de l’archœur, solennité de l’Immaculée-Cônception. de 33 ans De M. Nôtre-Dame-de-Lorette décédée chitecte^ à l’&g$ de âo ans Fêtes patronales à

de mines.

d’esprit du gouvernement ». M. Méline lui répond aussitôt, en l’absence du miSoixante-sept personnes ont été traduites nistre de la guerre : la nuit dernière devant les tribunaux Praguô,

fiancé a épousé M. Toutain, secrétaire d’amDe M. Gouzil, commandant au -Non, non Ne me posez pas de questions, bassade fils du général Gouzil, en garnidit-il, ce serait inutile. Maintenant je ne ré- 5e dragons, à Compiègne, fiancé à Mlle Madeleine de pondrai plus à personne. Vous comprenez son bien que je suis tenu à une grande réserve. Chambine. seil de guerre Jeudi prochain on célébrera, en l’église Je ne suis pas, en. somme, dans la position d’ccn Prévenu volontaire. Notre-Dame d’Auteuil, le mariage de M.ClauM. Bertillon a déclaré à un de nos conMadrolle, neveu du comte Couret de VilC’est précisément ce que nous disions dius frères que personne ne lui avait posé de quesleneuve, avec Mlle Jeanne de Marguerye, fille Conseil de rapport au de suite la tion à son il y a deux jours.’ de l’ancien sous-préfet et de la comtesse R. de silence stupéUn exact. Cela est guerre. de Marguerye. VIENT DE faction avait accueilli les conclusions de l’hoInterpellation au Sénat jour, Mgr Laborde, de Ce évêque même norable anthropomètre. bénira à Saint-Augustin le mariage de Rien n’est, en effet, plus étrange que le Nous croyons pouvoir annoncer que la’ Blois, d’hier à la Chambre aura une M. Ferdinand Polti avec Mlle Marie Halgan. rapport de M. Bertillon. séance L’éditeur Ernest Flammarion vient de Le photographe du Parquet s’était dit qu’il suite au Sénat sous la forme d’une interOn vient de célébrer, dans la basilique de mettre en vente l’édition définitive de s’adressait à des militaires et qu’il fallait, pellation de M. Scheurer-Kestner. Lourdes, le mariage du comte de Berterèche l’intéressant ouvrage du docteur Gérard de Menditte, si connu dans le monde du sport pour être compris, leur parler leur langage. xxx. Il avait alors eu la bizarre idée que voici succès au Concours hippique de 1897, sur la Stérilité dons les deux sexes. pour ses Il avait dessiné son rapport. Mme de La Brosse. avec dont les angles C’était un vaste redan, Librairie se charge «– Notre Service de saillants ou rentrants représentaient les arguDEUIL remboursement. PARAITRE d’envoyer contre cet ouvrage A ments graphologiques de l’accusation ou de La marquise de Colbert, née de Berckl’AUTOMOBILE VIMAR

la défense.

Périer de Larsan, lui e.n a fait l’observation. Il est vrai qu’un troisième député de la Gironde, M. Gruet, a pris une position intermédiaire entre M. du Périer de Larsan et M. Chiché. Trois cloches, trois sons. Le ministre, ne sachant ’auquel entendre, a promis d’étudier avec le plus grand soin ces doléances contradictoires. S’il essaie de les concilier, il y perdra son latin. M. Dejeante, député socialiste de Paris, a développé une seconde interpellation sur les accidents de Montceau-les-Mines. On ne l’a pas beaucoup plus écouté que M. Chiché. L’ordre d’informer avait vidé la Chambre, qui siégeait dans les couloirs. A cette heure, il n’y a que des coups de grisou politique qui puissent l’intéresser, et M. Dejeante a pu tonner à son aise, dans le désert, contre les exploiteurs, les bourreaux, les scélérats. ce sont les ingénieurs et les propriétaires M. du

sion, qui est ouverte à tous les citoyens, il oblige aussi tous les citoyens, tant que l’époque de la revision n’est pas arrivée, a respecter l’autorité de la chose jugée.

CHAMBRE

de

ailleurs.

M. Chiché veut mal de mort à la Compagnie du Midi et généralement à toutes

les grandes sociétés industrielleset finan-

cières. S’il faut l’en croire, celle-ci a conçu l’horrible dessein de mettre Bordeaux dans sa poche. Imaginez-vous qu’elle a eu le toupet de construire un Hôtel Terminus, où l’on héberge et où l’on couche les voyageurs ? Ils y descendent, on les y écorche, ils ne reviennent plus jamais, et Bordeaux se meurt, Bordeaux est mort La Compagnie a fait mieux encore. Elle avait un tarif de transport à i fr. 50 la tonne ; elle demande au gouvernement la permission de l’abaisser à 50 centimes

c’est

une infamie.

En résumé, M. Chiche a un peu l’air d’un postillon qui se plaint des chemins de fer. Un autre député de la G«roadeA

ments.) Je demande que M. le ministre de la guerre vienne ici s’associer à mes paroles, car je suis convaincu qu’il a dans son cœur les sentiments qui sont dans le mien. (Très bien 1 très bien !) Je demande que ce devoir soit accompli et qu’on ne .puisse plus voir le chef d’état-major obligé de sortir de sa réserve pour faire afiicher à la porte de votre salle des séances (Vifs applaudissements) un démenti opposé à ceux qui lui reprochent de pactiser avec les hommes accusés de trahison. (Applaudissements.) J’ai di,t ce que j’avais à dire. J’espère que les membres du gouvernement, sans tarder, feront connaître à M. le ministre de la guerre l’émotion qui vient de s’emparer de la Chambre et le prieront de venir ici donner satisfaction au sentiment dont je me suis fait

l’organe. (Vifs applaudissements.) Un long applaudissement répond à ce

discours enflammé. Toute la Chambre est avec l’orateur « Le ministre de la guerre ! Le général Billot ! Il est làl Il était tout à l’heure dans les couloirs 1 » On l’appelle, on le somme ; on ne veut plus entendre que lui, et il est absent ! En présence de ce tumulte, le président duConseil demande une suspension de séance que personne ne lui chicane, car on sent, dans tous les partis, la nécessité de se concerter, et tout le monde a besoin d’air. A cinq heures et demie, on rentre en séance, et la Chambre a satisfaction, car, le général Billot monte les degrés de la tribune. Voici ses paroles M. le ministre de la gnerre. Je viens d’être prévenu que trois interpellations ont été déposées sur le bureau de la Chambre, à l’adresse du ministre delà guerre,au sujet de l’affaire Dreyfus.

président du conseil vous a déjà dit dans la circonstance, il n’y a pas d’afque, faire Dreyfus. Il y a un an, sur une interpellation de l’honorable M. Castelin, le ministre de la guerre a eu l’occasion de dire que M. Dreyfus avait été jugé, bien jugé, et condamné à l’unanimité par sept de ses pairs M. le

sur le témoignage de vingt-sept officiers. (Ap.plaudissements.) Questionné de nouveau, il y a peu de jours, le gouvernement, par l’organe du ministre de la guerre, a déclaré qu’il considérait l’affaire Dreyfus comme régulièrement et justement jugée. (Nouveaux applaudissements.) Pour moi, en mon âme et conscience, comme soldat, comme chef de l’armée, je considère le jugement comme bien rendu et M. Dreyfus comme coupable. (Applaudissements.) J’arrive à l’affaire Esterhazy. Un officier a été l’objet d’une plainte, d’une dénonciation le chef de l’armée a prescrit immédiatement l’enquête extra-judiciaire qui est réglementaire.

Cette enquête a été poursuivie avec loyauté,

avec rapidité, avec conscience par le général de Pellieux,commandantla place de Paris, sousla haute direction du gouverneur militaire de Paris. A la suite de cette enquête, un ordre d’informer a été rendu ce matin par lé

gouverneur de Paris.

Vous comprendrez que’le ministre de la. guerre, que le gouvernement, que la Chnmbre elle-même excéderaientleur droit et manqueraient à leur devoir s’ils venaient, en une manière quelconque, influencer l’action de la justice, surtout quand elle se poursuit sous la haute direction d’un homme comme le général Saussier (Applaudissements), le général en chef de vos armées, couvert d’ans. et do gloire, dont le caractère n’a jamais été contesté par personne, et dont l’autorité s’étend, non seulement sur notre armée, mais au delà de nos frontières. (Nouveaux applaudissements.)

Deux salves accueillent cette

protestas

tion, aussi éclatantes, aussi nourries que celles dont M. de Mun a eu l’honneur. Le général Billot a gagné la bataille ; le gouvernement semblait perdu il est

sauvé 1

Mais il s’agit, pour ses adversaires, de couvrir leur retraite, et alors commence une série d’escarmouches, ou même do retours offensifs qui prolongent inutilement la séance et lui ôtent le caractère

exclusivement patriotique et national vaineque M. de Mun avait essayé ment-de lui imprimer. La politique entre en ligne avec M. Marcel Sembat qui réclame la justice égale pour tous, et l’ouverture d’une instruction contre Mathieu Dreyfus, pour tentative de corruption sur le colonel Sandherr. Rien de mieux. M. Marcel Sembat a parfaitement raison et il est peut-être le seul qui ait gardé tout son sang-froid dans la bagarre. Informez Instruisez ! Jugez ! La lumière, toute la lumière ! Nous n’en gémirons point,, comme le dit un vers de Virgile, répété diciaire. Si notre Code offre des facilités à la revi- par Perse

Alors M. Castelin, suivant, pour ainsi dire M. Méline à la trace, constate après lui et d’après lui qu’il n’existe aucune corrélation entre l’affaire du commandant Blsterhazy et le crime pour lequel Dreyfus a été justement condamné. Il n’insiste pas sur la parenthèse qui a ému la Chambre pour le moment mais, en tout cas, ce n’est pas le discours que là gauche attend de lui, car elle l’inSamedi 4 décembre. terrompt à chaque mot. C’est M. de Mun qui va, en quelques phrases, s’impbser à L’AFFAIRE DREYFUS cet auditoire fiévreux. M. Sembat demande, comme il l’avait Au début de la séance, M. Chiché, dé- annoncé, à transformer la question en puté de la Gironde, a interpellé le minis- interpellation. président du Conseil tre des travaux publics «sur son attitude déclare qu’il Le y consent, mais qu’il n’a en présence de combinaisons ayant pour plus rien à dire. Alors, de tous côtés, on but d’accaparer le trafic du port de Bor- crie de la guerre le mideaux au profit de la Société des appon- nistre «deLe’ministre Mun pala guerre 1 et tements de l’auillac et de la Compagnie raît à la tribune. des chemins de fer du Midi ». Cette rédaction est un peu longue et Je ne m’oppose M. le comte da Mun. alambiquée ; mais eût-elle été plus courte pas il ce que la Chambre discute aujourd’hui et plus nette, on pense bien que, dans l’interpellation. Mais je ne crois pas que cette l’état des esprits, elle ne pouvait guère discussion puisse avoir lieu en l’absence de passionner la Chambre. On a la tête M. le ministre de la guerre.

L4

saires du cabinét : il n’y a que des hommes soucieux de préserver ce qu’il y a de plus précieux l’honneur de l’armée. Il y a ici un Français, qui s’honore d’avoir servi quinze ans sous les drapeaux et dont le cœur est bouleversé par l’odieuse campagne à laquelle nous assistons. (Applaudisse-

Je voulais lui demander de venir ici, en sa qualité de chef de l’armée, venger les chefs de l’armée. (Vifs applaudissements à gauche et à l’extrême gauche et à droite) et en particulier le chef de l’état-major général. (Nouveaux applaudissements sur les mêmes bancs.) Il est indispensable que cette tâche gouvernementale soit remplie, et remplie par celui qui a qualité pour cela. Il faut qu’on sache s’il y a dans ce pays une puissancemystérieuse et occulte (Applaudissements) assez forte pour jeter le soupçon sur ceux qui commandentl’armée, assez forte pour bouleverser l’opiniondans le pays comme on le fait depuis quinze jours, pour jeter la suspicion sur ceux qui, le jour où l’armée aura à’ remplir, seront là pour un grand devoir (Applaudissements à gauche, à la diriger. l’extrême gauche et à droite.) Il n’y a point ici de question politique. Non, il n’y a pas ici d’amis ou d’adversaires du gouvernement. (Très bien très bien sur les mêmes baacs.} Il n’y a ni amis ai adver,

Qucesivit cœlo lucem, ingemuitque reperia 1

Quel soulagement ! Quelle joie lorsque

la vérité, la seule qu’on aime, la seule qu’on cherche, éclatera à tous les yeux : M. Méline répond à M. Marcel Sembat qu’on ne peut instituer deux informations parallèles et que la justice civile ne saurait être saisie avant la clôture de

l’information militaire.

C’est bien l’opinion de la Chambre, ce n’est pas celle de M. Millerand. Il intervient à son tour, très irrité, très agressif et prononce un vif réquisitoire où il explique, à son point de vue, comment finformation ouverte contre M. Esterhazy a toutes les chances d’aboutir à une revi-/ sion détournée et hypocrite du procès Dreyfus, alors que la demande en revision formée par M. le sénateur Scheurer-

Kestner pouvait être rapidement instruite, et franchement accueillie ou repoussée.

Le gouvernement a préféré une voie

oblique, il est responsable, déclare M. Millerand, de l’état de doute et de trouble où la campagne menée en faveur de Dreyfus a jeté le pays. A partir de ce moment, le combat n’est plus qu’un duel entre M. Millerand et M. Méline. Celui-ci,

plus ému qu’à l’ordinaire, plus éloquent par son émotion même, achève ce que le général Billot a commencé. Depuis la reprise de la séance, la victoire n’a pas été douteuse un seul instant ;. mais la discours du président du Conseil emporte les dernières résistances M. le président du Conseil. Je ne sau-

rais protester assez hautement contre la façon dont M. Millerand introduit devant la Chambre une question pareille, affectant de rendre le gouvernement responsable de ce qui se passe, alors qui- le sait impuissant à s’y opposer (Applaudissements au centre), et cherchant à établir une solidarité contre laquelle protestent la droiture et l’honnêteté de creux qui siègent sur les bancs du gouvernement. (Nouveaux applaudissementsau centre.) Non il n’est pas permis, dans un intérêt de parti, d’essayer ainsi de déshonorerses adversaires. (Vifs applaudissementsau centre.) NL9US a’avocs pas eu le choix des Oioxeua.. i