Aller au contenu

Page:Zola - Thérèse Raquin, Lacroix, 1868.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XV


Laurent revint parfois, le soir, tous les deux ou trois jours. Il restait dans la boutique, causant avec madame Raquin pendant une demi-heure. Puis il s’en allait, sans avoir regardé Thérèse en face. La vieille mercière le considérait comme le sauveur de sa nièce, comme un noble cœur qui avait tout fait pour lui rendre son fils. Elle l’accueillait avec une bonté attendrie.

Un jeudi soir, Laurent se trouvait là, lorsque le vieux Michaud et Grivet entrèrent. Huit heures sonnaient. L’employé et l’ancien commissaire avaient jugé chacun de leur côté qu’ils pouvaient reprendre leurs chères habitudes, sans se montrer importuns, et ils arrivaient à la même minute, comme poussés par le même ressort. Derrière eux, Olivier et Suzanne firent leur entrée.

On monta dans la salle à manger. Madame Raquin, qui n’attendait personne, se hâta d’allumer la lampe et