Page:Zola - Travail.djvu/437

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


À la Guerdache, le coup fut terrible. Du jour au lendemain, la ruine s’abattait sur cette résidence de luxe et de plaisir, qui retentissait de continuelles fêtes. Une chasse dut être décommandée, il fallut renoncer aux grands dîners de chaque mardi. Le nombreux personnel allait être congédié en masse, on parlait déjà de la vente des voitures, des chevaux, du chenil. Dans les jardins, dans le parc, la vie bruyante, l’affluence sans fin des visiteurs avait cessé. La vaste demeure elle-même, les salons, la salle à manger, le billard, le fumoir, n’étaient plus que des déserts, où frissonnait le vent de désastre. Une demeure foudroyée, qui agonisait dans la soudaine solitude du malheur.

Et, au travers de cette infinie tristesse, Boisgelin promenait son ombre lamentable. La tête perdue, décomposé, anéanti, il passait des journées affreuses, ne sachant que faire de son corps errant ainsi qu’une âme en peine, parmi cet écroulement de ses jouissances. Ce n’était au