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Page:Zola - Vérité.djvu/227

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ridicule, s’égayaient en dessous de son air rageur de petit homme vaniteux, à la barbe et aux cheveux bien peignés. Et, comme il partait, Mignot alla jusqu’à hausser les épaules, en disant tout bas à Marc :

— Nous aurons un mauvais rapport, mais vous avez eu raison, il devient trop bête, cet homme.

Depuis quelque temps, Mignot revenait à Marc, gagné par son action si ferme et si douce ; non pas qu’il fût encore de son opinion en toutes choses, inquiet toujours pour son avancement ; mais, d’esprit droit en somme, il s’abandonnait peu à peu à ce bon conducteur d’âmes.

— Oh ! un mauvais rapport, répéta Marc gaiement, il n’osera même pas y risquer autre chose que des attaques hypocrites et empoisonnées… Tenez ! regardez-le donc entrer chez Mlle Rouzaire, le voilà chez le bon Dieu. Et le pis est que son attitude n’est au fond que politesse, désir adroit de se pousser dans le monde.

En effet, Mauraisin, à chaque inspection, comblait Mlle Rouzaire de bonnes notes. Celle-là conduisait ses fillettes à l’église, leur faisait réciter leur catéchisme, les lui laissait interroger sur la religion tant qu’il voulait. Elle avait surtout une élève très remarquable, la petite Hortense Savin, qui se préparait à la première communion et qui étonnait l’inspecteur par sa science de l’histoire sainte. Angèle Bongard, tête dure ainsi que son frère, mordait moins aux bons principes, malgré son obstination douloureuse à apprendre. Et une gamine de six ans, Lucile Doloir, qui venait d’entrer seulement, promettait au contraire une petite personne très intelligente, dont on ferait plus tard une délicieuse fille de la Vierge. Comme la classe était finie, Marc revit encore Mauraisin, que Mlle Rouzaire accompagnait jusqu’au seuil de l’école. Là, tous deux achevèrent une conversation commencée, d’un air d’intimité étroite, avec de grands gestes lamentables. Certainement, ils déploraient l’abomination