Page:Zola - Vérité.djvu/316

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sa fille de tous les exercices religieux, s’était bien aperçu de la façon tranquille avec laquelle l’institutrice, bourrait l’enfant de prières et de cantiques, comme ses autres élèves ; et il avait dû fermer les yeux, car il sentait celle-ci toujours sur le point d’en appeler à la mère, ravie de lui susciter des ennuis de ménage, s’il s’entêtait. Cependant, quand se posa cette question du catéchisme, il voulut enfin agir avec fermeté, il attendit l’occasion d’avoir avec Geneviève une explication formelle. Et cette occasion se présenta naturellement, le jour où Louise, au retour de la classe, dit, en sa présence :

— Maman, Mlle  Rouzaire m’a avertie que tu dois aller voir monsieur l’abbé Quandieu, pour me faire inscrire au catéchisme.

— C’est bon, mon enfant, j’irai demain.

Marc, qui lisait, avait vivement levé la tête.

— Pardon, ma chérie, tu n’iras pas voir l’abbé Quandieu.

— Comment ça ?

— C’est bien simple, je ne veux pas que Louise suive le catéchisme, parce que je ne veux pas qu’elle fasse sa première communion.

Sans se fâcher encore, Geneviève eut un rire de pitié ironique.

— Tu es fou, mon ami. Une fille qui ne ferait pas sa première communion ! comment la marierais-tu ? quelle situation de déclassée, de dévergondée, lui créerais-tu dans la vie ?… Et puis, n’est-ce pas ? tu l’as fait baptiser, tu lui as laissé apprendre son histoire sainte et ses prières. Alors, il est simplement illogique que tu lui défendes de suivre le catéchisme et de faire sa première communion. Lui, non plus, ne se fâchait pas encore.

— Tu as raison, j’ai été faible, et voilà bien pourquoi je suis décidé à ne pas l’être davantage. J’ai pu me montrer